Aidez-nous à fuir le cauchemar de Gaza !

Je lance cette campagne un peu comme une bouteille à la mer. Je suis une Française de 76 ans, retraitée de l'Education nationale, très impliquée dans la défense de la cause palestinienne que je soutiens par exigence de justice, de respect du droit, et de refus de toute forme d'oppression.

J'en appelle à votre solidarité et à votre humanité pour me soutenir dans cet appel à financer la sortie de l'enfer de Gaza de mon ami Mahmoud, de ses 3 petits enfants et de son jeune frère.

D'avance, MERCI !

Michèle

Je suis Mahmoud Khalil Dar Essa. J'ai 40 ans.

J'ai 3 enfants dont j'ai seul la charge : Majd : 7 ans ; Amir : 5 ans ; Rahim : 3 ans. Ils sont ma joie, ma fierté, ma raison d'être. J'ai aussi un jeune frère adolescent, Manar, que j'ai pratiquement élevé après le décès de mes parents.

Avant le 7 octobre, j'habitais à Gaza Ville où j'avais ma maison et le commerce (café/restaurant) que je possédais et gérais sur la plage de Gaza.

Bien sûr, la vie à Gaza, entre attaques israéliennes récurrentes et blocages n'était pas facile, mais je menais une existence correcte et tranquille entre mes enfants, ma famille et mes amis.

Tout a basculé à partir du 7 octobre : ma vie, mon environnement, mes projets, mes espoirs… L'horreurs'est emparée de nos existences. Cette guerre, d'une brutalité inouïe, a transformé nos jours et nos nuits en cauchemar et notre vie quotidienne en enfer.

Il a d'abord fallu fuir vers le sud, abandonner la maison qui était le témoin de tant de jours heureux, réduite à l'état de déclins sous le déchaînement de bombardements sauvages, assumer la perte de mon commerce, source de tous mes revenus et dans lequel j'avais investi tant d'énergie et de dynamisme…. La disparition d'amis chers, de membres de ma famille, de voisins familiers a été plus douloureuse encore.

Le déplacement à Rafah a sonné le verre de ma vie d'avant. Depuis, des souvenirs que j'aimerais pouvoir effacer de ma mémoire s'accumulent dans ma tête et me hanteront jusqu'à la fin de ma vie. Mes enfants et moi avons dormi dans la rue jusqu'à ce que nous pourrions acheter une tente en toile qui ne nous épargnait ni la promiscuité avec nos voisins, ni le froid, le vent, et la pluie glaciale tombant sur nous en pleine nuit profonde , au milieu du bruit terrifiant des bombardements. Même ce frêle ouvert a été de courte durée, anéanti par les bulldozers de l'armée israélienne. Pendant une dizaine de jours, nous avons dû dormir dans des épaves de voitures abandonnées laissées ouvertes, dans des positions inconfortables, avec le froid qui s'insinuait partout. Sans parler du manque de nourriture, du fait de la pénurie des denrées alimentaires associée à une hausse insensée des prix. Certains jours, je me suis contenté d'un peu d'eau salée et de quelques feuilles sauvages pour laisser une précieuse boîte de conservation à mes jeunes enfants. Mon organisme s'est beaucoup affaibli, je suis passé de 75kg avant la guerre à 51 kg actuellement. Avec la fatigue, cette carence alimentaire a provoqué chez moi une baisse d'acuité visuelle, à côté de calculs rénaux qui me font souffrir. Par ailleurs, j'ai été victime de blessures à la main et aux pieds à cause d'éclats d'obus. J'ai dû être hospitalisé et exploité.

Mon jeune frère, Manar, a lui aussi été grièvement blessé et a été plongé dans le coma pendant plusieurs jours. Il a maintenant quitté l'hôpital mais sa rééducation sera longue, et le manque de soins et de prise en charge freine sa guérison.

Nous vivons ici des expériences qui dépassent notre capacité mentale. Pourquoi nous, les civils, sommes-nous ciblés ? Pourquoi ne pouvons-nous pas avoir accès à un endroit sûr ? Je ne trouve aucune description dans aucune langue qui puisse m'aider à décrire ce qui se passe. Gaza est devenue un cimetière pour les civils. Ici, on écrit le nom et l'âge des enfants sous leurs pieds car les bombardements brûlent les corps et font exploser les têtes. Je tremble à chaque minute, craignant pour mes enfants.

Les gens ici croient que le monde entier les a abandonnés. Ils sont désespérés, fatigués, affamés, épuisés et blessés. Beaucoup fuient près de la frontière égyptienne, même si elle n'est pas sûre. Ils craignent une invasion terrestre qui serait un carnage sur ce territoire surpeuplé.

Mon objectif est de protéger et de prendre soin de mes enfants jusqu'à la fin de la guerre, ou jusqu'à ce que moi, mon frère et mes enfants quittent cet enfer.

Aidez-nous à sortir d'ici ! Aidez-nous à mettre fin à cette tragédie ! Cet espoir est tout ce qui me reste, j'ai besoin de m'accrocher à ce rêve ! Les modalités de voyage ici sont très élevées : 5000 $ pour un adulte et 2000 $ pour un enfant de moins de 12 ans. Si je pouvais faire sortir au moins mes enfants pour les mettre à l'abri, je serais très reconnaissant et heureux.

Si moi et mes enfants ne pouvons pas quitter Gaza, j'utiliserai l'argent pour nourrir les enfants autour de moi, et j'achèterai des médicaments, en particulier pour ceux qui souffrent d'hépatite épidémique qui a commencé à se propager.

Merci à vous tous qui lisez mes mots, merci pour votre sympathie, votre solidarité et vos prières. Cette guerre est l'anéantissement d'un peuple sans défense et assiégé.

Nous ne pouvons que compter sur votre humanité.

Mahmoud