#krwar by Oliver Thomas, Political Campaign

Pour Oliver Thomas, candidat indépendant, «inn ariv ler pou krwar». Être à l’Assemblée nationale, selon lui, lui permettra d’être une voix forte pour représenter le peuple et être présent pour lui, comme il a pu le faire jusqu’à présent tant bien que mal, avec les moyens actuels. «Je veux vraiment faire une différence depuis l’adolescence car j’ai été témoin de beaucoup d’injustice. Ayant grandi avec plusieurs familles, mon sens d’appartenance et mes repères sont bien ancrés en chaque Mauricien.»

Le "fundraising" ira vers le loyer de notre bureau, affiches, banderoles, reunion divers etc.

«Sauvegarder les droits»

Cependant, il ne veut pas promettre ce qu’il ne peut pas accomplir et ne pense pas pouvoir apporter des amendements aux lois dans l’Hémicycle, mais il sera dans une meilleure position pour être au service du peuple. «Je pourrai sauvegarder les droits de ceux qui n’ont pas les moyens d’être entendus et combattre la pauvreté, rendre les services publics et l’éducation accessibles aux plus démunis, mettre en place un système de recyclage pour une île Maurice verte.»

Selon lui, avoir les mêmes personnes en politique, pendant des décennies cause une idéologie stagnante et c’est le pays qui souffre. Il soutient qu’il est connu qu’en étant au pouvoir après dix ans, les dirigeants perdent très vite la tête ; d’où la nécessité d’un renouvellement des politiciens. Sinon nous ne pouvons pas appeler cela une démocratie, faitil ressortir.

« Donnez un vote alternatif à un jeune »

Qui est Oliver Thomas?

J’ai 26 ans et je suis entrepreneur dans le recyclage depuis plus d’un an. J’ai aussi créé depuis en décembre 2018 une marque de vête- ments, Serge Thomas, qui était le nom de mon père. J’ai un certificat en Science politique, un diplôme en Marketing et je suis des cours en droit à distance à la University of London.

Depuis quand la politique vous inté- resse-t-il?

Depuis l’âge de 15 ans. J’aspirais à devenir un leader depuis très jeune. Quand on parle de ‘lead’, c’est souvent en termes d’amendements des lois. C’est un peu comme cela qu’est née ma passion pour la politique, surtout le côté social de la chose. Quand je voyais les pauvres, moi- même, qui ai habité dans plusieurs familles, je me suis dit que j’aurais aimé pouvoir aider ces gens-là d’une manière ou d’une autre. Je pense avoir un certain talent pour la communication et je suis à l’aise avec les gens. Je me suis dit que c’est un peu ma voie. Il y a quelqu’un qui disait que le talent inné n’existe pas, qu’il se développe. C’est pour cela que je n’ai pas voulu m’impo- ser des limites. Je veux progresser, monter les marches et arriver à apporter un changement positif, laisser mon empreinte dans la société mauricienne.

Vous poserez votre candidature en indépendant au n° 20 pour les prochaines élections. Quelle est votre vision, et vos projets pour votre pays?

La première chose est d’encourager les jeunes à démystifier la politique et donner une alter- native aux jeunes. Après mon annonce sur les réseaux sociaux sur ma prochaine candidature. Cela me donne du courage car quand on vient d’une famille démunie, on a tendance à croire que la politique est réservée à une élite, à une seule classe de personnes. Je veux montrer qu’à partir de rien, on peut atteindre quelque chose. C’est clair que si j’arrive au Parlement, je ne pourrai apporter de grands amendements à la loi. Je peux proposer des changements mais on sait que c’est compliqué pour un député indépen- dant de passer une loi. Mais, cela me permettra un accès et une collaboration plus faciles avec les instances publiques et privées pour apporter des changements dans la circonscription n° 20.

Quels sont ces changements que vous souhaitez apporter?

On est en train de travailler sur dix points avec une petite équipe de cinq personnes. Ces dix points ont trait à divers ministères et ne sont pas encore finalisés. On a pris un bureau à Beau-Bassin pour pouvoir entendre les pro- blèmes des personnes et voir quelles seront nos priorités. On se déplace aussi sur le terrain et on enregistre tout ce que nous disent les habitants pour ensuite relever ce qui ressort le plus sou- vent. Par exemple, un problème d’eau, des routes en mauvais état ou un manque d’activités parmi les jeunes.

On sait que ce sont surtout les partis traditionnels qui ont leur place à l’Assemblée nationale. En tant qu’indépendant, à 26 ans, vous y croyez malgré tout?

Il y a eu dans le passé des précédents comme Robert Rey. J’y crois parce que le projet que je conçois ne s’étale pas sur cinq ou six mois mais j’ai jusqu’à mes 41 ans pour aller de l’avant. C’est un premier pas dans la politique et l’occasion de me faire connaître, me faire entendre, mon- trer mes qualités et ce que je peux accomplir. Je pense aussi qu’il y a eu une démystification du Parlement à travers la retransmission sur les réseaux sociaux et à la télé. Les membres du public commencent à savoir qui ils veulent là-bas pour les représenter. Le taux d’abstention chez les électeurs de 18-34 est énorme. Donc, pouvoir diriger ces abstentions vers un candidat indépendant à la place d’un parti traditionnel en lequel ils n’ont plus confiance, je pense que c’est largement possible... Sortir deuxième ou troisième aurait été le summum. Et, même si on n’y arrive pas, on aura déjà gagné d’une autre façon en amenant ces jeunes à s’intéresser à la politique et à leur pays. Imran Khan, au Pakistan avait perdu à sa première participation aux élections et il avait dit que les gens qui allaient voter pour lui n’avaient pas encore l’âge de voter. Et, aujourd’hui, il est le premier ministre du Pakistan. Pourquoi être indépendant et ne pas avoir rejoint un parti malgré avoir été approché par plusieurs partis? C’est parce que les gens ont perdu confiance dans ces partis qui ne les connaissent même pas. Ils n’ont pas vécu avec eux. Ils viennent et prétendent pouvoir changer les choses. Aux personnes qui ont l’intention de voter pour ces partis, je dis oui, mais donnez un vote de sympathie, un vote alternatif à un jeune. Quand j’ai rencontré des agents du PTR, du PMSD etc. ils m’ont dit qu’ils vont me donner un vote. Je pense donc avoir de grandes chances. C’est important de donner cette troisième voix à quelqu’un d’autre.

À 26 ans, vous rêvez d’être le Premier ministre du pays. Certains verraient là une utopie. Que répondez-vous?

Il est probable qu’aux prochaines élections, je rejoigne un parti ou que je crée un petit parti. Je ne vais pas être Premier ministre à 31 ans, soyons lucides. On sait comment le pays fonc- tionne. On a traité Martin Luther King, Gaëtan Duval et Chacha Ramgoolam de rêveurs. Mais, avec le temps, on a trouvé qu’ils étaient des visionnaires. Le Mauricien de 15-18 ans a tellement été influencé par l’Occident qu’il com- mence à perdre son identité. Plus on avance, plus il perd son statut de descendant d’immigrant venant d’Inde, d’Afrique etc. Ils avancent de plus en plus vers un mauricianisme de plus en plus accentué comme on peut voir pendant les JIOI. Ils ne voient plus le côté communal. C’est pour cela aussi que je pose en indépendant. Le Parti Kreol Morisien m’a invité à le rejoindre. Mais, je ne veux pas m’affilier à un parti qui va s’occuper seulement d’une section de la popula- tion. Si je suis député, je ne m’occuperai pas que des créoles. Quand j’étais à l’école, j’étais avec tout le monde. La mentalité des jeunes change. Ils voient en moi plus ma vision que mon visage.

Une de vos vidéos sur Facebook a reçu plus de 50 000 vues... Vous êtes très suivi. À quoi attribuez-vous cela?

Mon record est 327 000 vues. J’attribue cela à mon authenticité. Être ‘genuine’ envers soi- même et les autres. J’ai commencé avec 2 000 vues mais avec la persévérance, j’ai atteint 327 000 vues.