Construction d’un centre de santé des cas sociaux (Interventions chirurgicales gratuites)

BELGO IVOIRE SANTE (ASSOCIATION SANS BUT LUCRATIF)
4420 SAINT NICOLAS RUE FERDINAND NICOLAY, 557 BELGIQUE

Site web: https://www.belgoivoiresante.org

PROFIL DU PROJET

Pays d'exécution : Côte d'Ivoire
Secteur d'activité : Santé communautaire
Titre du projet : Construction d'un centre de santé des cas sociaux (Interventions chirurgicales gratuites)
Zone du projet : toutes les régions du pays
Durée : deux années de construction du centre
Coûts estimé : 2 443 813 €

JUSTIFICATION

La pauvreté s’est aggravée en Côte d'Ivoire depuis 1999 avec le début des crises politico-militaires. L'indice de pauvreté humaine – la proportion de personnes en dessous du seuil de développement humain admis – atteint 40,3 % en 2004, classant ainsi le pays au 92e rang sur 108 pays en développement. Cette situation a un impact négatif sur la santé des populations :

le nombre de malades s’est accru, passant de 17 242 en 2001 à 19 944 en 2005. Les rapports des médecins sur la situation sanitaire de l'ensemble du territoire, révèlent un taux particulièrement élevé de mortalité infantile et signalent les maladies de carence, la malnutrition, un parasitisme pathogène extraordinairement prolifique, ainsi que la fièvre jaune, le paludisme et la trypanosomiase constituant des fléaux sanitaires vite transformés en raz-de-marée.

L'une des principales difficultés identifiée en Côte d'Ivoire dans le domaine de la santé concerne la couverture sanitaire très disparate sur l'étendue du territoire, aussi bien pour les soins de santé primaires que pour les soins secondaires et des spécialités. Cette situation s’expliquerait par divers facteurs parmi lesquels sont cités l’insuffisance des ressources humaines et financières, la pénurie qui prévaut dans les formations sanitaires publiques, les pesanteurs de la tradition et l’ignorance des populations qui poussent les patients plutôt vers des solutions dites « traditionnelles » qui restent impuissantes face aux ravages provoqués par endémies tropicales, aggravées dans de nombreux cas par des conditions de vie assez précaires.

Une minorité de citoyens, économiquement favorisés, se soignent dans des cliniques privées ou hors du pays, laissant la majeure partie des populations, moins nanties, à la charge des formations publiques, des organisations internationales et d'organisations non gouvernementales caritatives ou confessionnelles étrangères.

Seules deux régions administratives (sur les dix-neuf que compte le pays) possèdent des centres hospitaliers universitaires (CHU). Il s'agit des CHU de Cocody, Treichville et de Yopougon à Abidjan (Région des Lagunes) et du CHU de Bouaké (Région de la Vallée du Bandama). Les autres régions sont dotées de centres hospitaliers régionaux (CHR) tandis que, dans les autres agglomérations, sont installés des centres de santé soit urbains, soit ruraux dans les cas des communautés villageoises.

Ces formations sanitaires publiques, qui sont appuyées par un faisceau assez diversifié d'hôpitaux et de cliniques privées, sont cependant confrontées à de sérieux problèmes s'agissant du matériel médical, mais également des effectifs qui restent encore faibles : un médecin pour 9 908 habitants, un infirmier pour 2 416 habitants, une sage-femme pour 2 118 femmes en âge de procréation.

L’évolution du système sanitaire ivoirien n'a pu, au plan épidémiologique, réduire la large domination des maladies infectieuses et parasitaire conduisant à un état de santé des populations assez préoccupant. Il est même noté une dégradation générale des indicateurs entre 1988 et 1998. Par exemple, le Taux brut de mortalité de 12, 3% en 1988 passe à 13,9% en 1998. Le Taux de mortalité infantile qui en 1988 est déjà de 97 pour mille monte à 104 pour mille en 1998. L’espérance de vie à la naissance qui était de 55,7 en 1988 est descendu à 50,9 ans en 1998.

A. ORIGINE DU PROJET

Le projet "Centre Hospitalier des Cas Sociaux" en abrégé CHCS est l’expression d’un axe de la politique humanitaire de l'ONG "Belgo Ivoire Santé". L'objectif premier de cette organisation est la promotion de la santé pour le développement durable en Afrique. Elle oeuvre pour la promotion de la solidarité internationale et la défense des droits du pauvre. Le projet CHCS qui s’inscrit dans cette optique est l’émanation de cet objectif premier. Ce projet vise à générer de l'espoir pour toutes les personnes malades qui sont démunies et isolées. il est un appui au secteur santé en Côte d'Ivoire. Cet appui vise un renforcement des structures hospitalières par la construction, l'équipement et la mise en fonctionnement d'un centre hospitalier ou vocation chirurgicale voire spécialisé dans les interventions chirurgicales.

II. ZONE DU PROJET
Le projet CHCS est un projet d'intérêt national. Il s'étendra à toutes les 19 régions de la Côte d'Ivoire. Cependant sa phase pilote se déroulera dans la région des Lagunes et précisément dans le District d'Abidjan.

1. Localisation de la zone du projet
Le District d'Abidjan est située au sud de la Côte d'Ivoire, au bord du Golfe de Guinée et est comprise entre les latitudes 5°00' et 5°30' N et les longitudes 3°50' et 4°10' W. Il s'étend sur une superficie de 57 735 ha. Il représente, à vol d'oiseau, une étendue d'une douzaine de kilomètres du nord au sud et d'une dizaine d'est en ouest. Cette superficie contient encore des îlots, de plus en plus rares, où règne une végétation fournie. Le District d'Abidjan regroupe les 10 communes d'Abidjan plus 3 sous-préfectures (Bingerville, Songon, Anyama). Ses limites sont celles du département d'Abidjan.

2. Données démographiques et socio-économiques
Avec une population de 4 millions d'habitants, la population du District d'Abidjan est composite. Les peuples Ivoiriens et particulièrement les autochtones Ebrie, Attie, et M'batto vivent en parfaite symbiose avec une forte communauté étrangère, en provenance surtout des pays de la CEDEAO. Le District d'Abidjan constitue le pôle de développement économique de la Cote d'ivoire. C'est une source potentielle d'emplois pour les femmes et les jeunes. Le District compte, 5 068 858 habitants soit 20 % de la population totale du pays. Abidjan connaît une perpétuelle croissance caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation galopante. Le District est composé de dix communes ci-après énumérées :

Abobo : la commune est essentiellement constituée d'habitat populaire. Elle joue depuis longtemps le rôle de refuge pour les migrants disposant de faibles moyens financiers. Ce quartier s'est spontanément développé autour de la gare.
Adjamé : Bien que petite par sa superficie, cette commune est très importante pour l'économie ivoirienne vu le nombre d'activités commerciales qui s'y déroulent.
Yopougon : C'est la commune la plus peuplée d'Abidjan. Elle abrite des zones industrielles et résidentielles.
Le Plateau : C'est le centre des affaires dont les grands immeubles donnent un aspect très moderne à Abidjan. Il est de fait le centre administratif, commercial et financier de la Côte d'Ivoire.
Attécoubé : La forêt du Banco, classée comme parc national, se trouve sur le territoire de cette commune. Actuellement, un gigantesque complexe commercial s'y construit, sans doute le plus grand d'Abidjan.
Cocody : Réputée pour ses quartiers résidentiels, Cocody contient aussi l'université du même nom ainsi que quelques universités privées. Cocody est aussi le quartier des ambassades.
Koumassi : elle possède une importante zone industrielle.
Marcory : cette commune est essentiellement une zone résidentielle. Biétry et Zone 4 sont des zones résidentielles ou beaucoup d'etrangers resident.
Port-Bouët : On y retrouve la raffinerie et l'aéroport International. Le célèbre phare du quartier balaie le golfe de Guinée sur plusieurs miles marins. Vridi : c'est le quartier des plages très fréquenté chaque week-end. Vridi est devenue la principale zone d'emplois d'Abidjan en raison de la multiplication d'usines et d'entrepôts.
Treichville : elle abrite le port autonome d'Abidjan ainsi que de nombreux commerces. La zone portuaire est aussi une zone industrielle.

Le District d'Abidjan fait parti de la des Région des Lagunes. Cette région est située au sud du pays. Elle est peuplée en majorité par les populations côtières. La région des Lagunes comprend 7 départements : Abidjan, Alépé, Danguira, Aboisso-Comoé, Dabou, Lopou, Toupah, Grand-Lahou, Ebobou, Ahouanou, Bacanda, Jacqueville, Tiassalé, Morokro, Binao-Boussoué, Sikensi, Gomon.

La région des Lagunes (avec la ville d'Abidjan) compte à elle seule 34 % de la population totale; les cinq régions les plus peuplées (Lagunes, Haut-Sassandra, Savanes, Vallée du Bandama, Montagnes) dépassent les 73 % de la population.

OBJECTIF DU PROJET

Le but du projet est l’amélioration durable de l’état de santé des familles les plus démunies vivant dans le district d'Abidjan d'abord, dans la région des lagunes ensuite et dans toute la Côte d'Ivoire enfin.

1. Objectif général
L’objectif de projet est de donner la possibilité à toutes les couches sociales en particulier les plus défavorisées ou démunis d’accéder aux soins médicaux gratuits.

2. Les objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques sont nombreux. Ils vont d’une meilleure prise en charge des interventions chirurgicales à la réinsertion sociale et économique :

- rendre accessible des services de chirurgie les plus complets possibles ;
- assurer la prise en charge et l'accompagnement des personnes identifiées comme cas sociaux ;

- favoriser la convergence des efforts pour maintenir et améliorer la santé et le bien-être des personnes démunies ;
- offrir des services et déployer des interventions chirurgicales pour certaines clientèles plus vulnérables ;
- rendre disponible une gamme plus équilibrée d'interventions chirurgicales portant sur des maladies chroniques ;
- recenser, accueillir et diriger les personnes sans ressources vers le Centre Hospitalier pour les cas sociaux ;
- prendre en charge, accompagner et soutenir les personnes ayant des besoins particuliers, plus complexes et surtout sans ressources ;
- Adopter une stratégie d'amélioration continue de la qualité des interventions de santé mettant à contribution les professionnels sollicités ;
- Établir des collaborations en matière de santé en vu d'agir sur les déterminants des maladies chroniques et de la santé afin d'ajuster l'offre de service à rendre à la population ;
- Recourir à diverses modalités pour informer la population, mais également chercher à connaître sa satisfaction à l'égard de l'organisation des services fournis par BIS et les résultats obtenus.

DESCRIPTION DU PROJET
Le projet CHCS vise à construire un centre hospitalier et à équiper celui-ci. Cet établissement permettra d’offrir des soins de santé relevant de la chirurgie. Les patients, après traitement et rétablissement, seront formés à des métiers spécifiques et bien adaptés à leur milieu de vie. Le projet CHCS est structuré en plusieurs composantes interdépendantes :

1. Construction des locaux ;
2. Aménagement des locaux ;
3. Recrutement du personnel ;
4. Gestion administrative et logistique.

Nous détaillons toutes ces phases ci-après.

1. Construction des locaux
Afin d’assurer l’accueil des patients dans des conditions conformes aux règles hospitalières pour des séjours les plus courts possibles et pour prendre en compte l’ensemble des pathologies (chirurgicales), une capacité hospitalière a été prévue. Celle-ci se décompose de la façon suivante :

• - un local d’hospitalisation avec deux compartiments pour hommes (adulte et grands enfants) ;
• - un local d’hospitalisation avec deux compartiments pour femmes (adulte et grandes filles) ;
• - un local de soins infirmiers ;
• - deux locaux de réanimation ;
• - deux locaux de réveil ;
• - un plateau technique chirurgical avec deux salles d’opération et compartiments annexes ;
• - un local d’imagerie médicale (échographie et radiologie) ;
• - un local de pharmacie ;
• - un local Laboratoire ;
• - un local de maintenance (Service technique) ;
• - un local admission ;
• - un local administration ;

Des installations techniques telles que :

• - une centrale fluide ;
• - un groupe électrogène ;
• - un incinérateur ;
• - une buanderie ;
• - une cuisine ;
• - un local morgue ;
• - deux locaux de veillée ;
• - des locaux d’hébergement médecin et autres spécialistes de la santé sollicités ou des volontaires itinérants.

En plus de la capacité hospitalière qui conditionne et définit le nombre et le type de locaux ou compartiments, la construction de ce centre de santé exigera également les prestations courantes suivantes :

- recouvrement des sols des locaux ;
- recouvrement des sols des circulations extérieures ;
- traitement des murs ;
- protection des arrêts ;
- installations techniques ;
- éclairage ;
- plomberie sanitaire ;
- climatisation ;
- ventilation ;
- installation des fluides médicaux ;
- tracé des liaisons / circulation ;
- tracé des aires de stationnement ;
- entrée donnant accès au centre hospitalier

2. Aménagement des locaux
Les actions prévues comprennent les besoins en équipement pour le fonctionnement du Centre hospitalier. Ces équipements sont repartis par type et par lot :

Type 1 : Equipements médicaux
- équipements chirurgicaux ;
- équipement d’anesthésie / réanimation ;
- équipement médicaux et de spécialité ;
- équipement d’imagerie médicale ;
- équipement de laboratoire ;
- équipement d’exploitation ;
- équipement pour la logistique.

Type 2 : Équipements mobiliers
Type 3 : Équipements informatiques
Type 4 : Matériels roulants.

3. Recrutement du personnel
- équipe technique du projet ;
- équipe technique médicale ;
- équipe administration ;
- équipe technique pour la logistique ;
- équipe technique aux compétences diverses.

4. Mettre en place un système de gestion
- gestion des interventions chirurgicales ;
- formation des patients traités ;
- établissement de partenariat ;
- gestion administrative et logistique.

Ce centre sera situé à Abidjan la capitale de la Côte d'Ivoire, dans la commune de Yopougon au PK 22. L'une des particularités de ce centre est la fourniture de soins gratuits aux patients. Il est ouvert à tous les cas sociaux sans distinction. Ces cas sociaux seront recensés et auront droit à un traitement égalitaire. La solidarité envers les personnes malades et sans ressources est au coeur des actions de Belgo Ivoire Santé.

L'expérience pilote réalisée à Aboudé Mandéké, sur l'axe Agboville-N'Douci, a permis de recenser près de 100 personnes soufrant d'hernie et dont le traitement chirurgical a été mené à terme. C'est dire donc que l'orientation "gratuité des soins" retenue par Belgo Ivoire Santé a rencontré l'assentiment des parties prenantes et surtout des bénéficiaires ; et ceux-ci ont exprimée leur souhait de voir étendre une telle initiative à tous le pays ; ce qui cadre d’ailleurs avec la vision de l’ONG.

Le présent projet a été élaboré après avoir obtenu l’accord des autorités ministérielles en charge des la santé ainsi que celui des autorités politiques et des chefs traditionnels pour répondre aux besoins communs des personnes nécessiteuses.